Centenaire du Canal de Soulanges

Le 9 octobre 1999, on a souligné en grandes pompes le Centenaire de l’inauguration du Canal de Soulanges.

Les Coteaulacois ont de très bonnes raisons d’être attentifs à ce centenaire, entre autres parce qu’un peu plus du tiers de l’étendue de ce canal se retrouve sur leur territoire et que sa création a transformé, pour ne pas dire bouleversé, la vie quotidienne de plusieurs de nos pionniers concitoyens.

Entre mars 1891 et novembre 1892, on procéda à l’expropriation partielle des quelques vingt terres qui avaient front sur le fleuve. La cicatrice mesurait généralement 400 pieds de largeur. En quelques endroits, on en préleva davantage soit pour asseoir les emprises des ponts et des quais, soit pour acquérir des sites où extraire de la pierre ou du gravier ou encore pour y déposer divers déchets. Cela voulait dire que plusieurs cultivateurs qui, jusque là, avaient leur maison et la plupart de leurs bâtiments de ferme près du fleuve ne pourraient plus communiquer avec la partie de leur terre qui se retrouverait au nord du canal. Pour traverser le troupeau de vaches ou les instruments aratoires, il faudrait dorénavant aller emprunter le pont le plus proche. En comparaison, la première cicatrice faite à leurs terres dans les années 1870 pour laisser passer le chemin de fer n’avait pas été sérieuse; elle avait été moins large et passait presqu’à l’extrémité nord de leur propriété. Les compensations financières pour ces expropriations étaient minimales et seuls certains propriétaires mieux nantis les contestèrent pour obtenir davantage.
Des gens d’affaires de Montréal, poussés en sous main par des notaires audacieux, avaient espéré profiter du changement de vocation du sol situé sur l’éventuel passage du canal. En deux endroits, ils acquirent des terres et en lotissèrent une partie, conférant ainsi une plus grande valeur à ces lots, le résidentiel étant évalué plus que l’agricole. Le cadastre actuel de Coteau-du-Lac laisse deviner l’emplacement de ces spéculations foncières là où l’ordre des propriétés saute un nombre important de numéros ( par exemple de 24 à 87 et 156 à 240). Selon toute apparence ces spéculations ne rapportèrent pas pour la bonne raison que le canal ne passa finalement pas là où ces cupides l’avaient prévu.

Le morcellement des terres entraîna un bouleversement dans les titres de propriété. Certains cultivateurs vendirent la partie sud de leur terre et s’établirent sur la rive nord du canal le long de l’actuelle route 338. Les nouveaux acquéreurs devinrent nos premiers villégiateurs coteaulacois. Durant tout l’été, surtout au cours des années 1940, Coteau-du-Lac était honoré de la présence de certaines riches familles montréalaises. Il faudra en reparler.

Plusieurs coteaulacois louèrent leurs bras et parfois leurs bêtes de trait pour travailler au creusage du canal. Les hôtels coteaulacois ne furent jamais aussi nombreux et prospères. Pour le meilleur et pour le pire, on avait de l’argent liquide en circulation. La main d’oeuvre étrangère constituait chez nous une mini Société des Nations. Durant la construction il y eut des accidents graves et la mort préleva sa quote-part de Coteaulacois.
Pendant les années de son exploitation (de 1900 à 1952), le canal et ses abords fournirent aussi leurs ombres et leurs lumières. La route 338 devint de plus en plus achalandée et faucha elle aussi des vies, mais plusieurs Coteaulacois y trouvèrent à gagner le pain de leur famille à titre d’opérateurs de ponts, d’électriciens, d’ouvriers de maintenance ou commis de bureau, etc.

Il est amusant de constater qu’on parle aujourd’hui du Canal de Soulanges en termes d’avenir, et d’un avenir prometteur pour Coteau-du-Lac tout particulièrement. Lorsque se concrétiseront les projets en cours, ils contribueront à conclure nos recherches sur l’histoire du Canal de Soulanges par un bilan positif. Qu’on n’oublie pas alors tous ceux qui ont été dérangés par l’existence de ce large ruban bleu et de ceux qui y ont versé leur sueur et même leur sang.

À l’occasion de cet anniversaire, un magnifique album est paru. Il contient une histoire passablement détaillée de cette voie d’eau et il est abondamment illustré. L’achat y est recommandé.

DefisDans le cadre des projets de partenariat du Canada pour souligner l’an 2000, on a publié un livre (bilingue) racontant l’évolution de la navigation sur le fleuve dans notre région, la construction du Canal de Soulanges et ses 100 ans d’existence. Il a été écrit par l’historien de formation François Cartier de Rivière-Beaudette.

 

 

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Lors des fêtes du centenaire de l’inauguration du canal, on y a navigué en rabasca depuis Les Cèdres jusqu’aux Cascades.

Rabasca_2M. Alain Dignard, président de la Société d’histoire de Coteau-du-Lac et son épouse, de même que M. Albert Pigeon, un de ses directeurs, prenaient place dans la rabasca avec d’autres personnages dont le député Nick Discepola et M. Charles Fordham

 

 

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Lors des célébrations du 9 octobre 1999, on a inauguré au Parc des Ancres de Pointe-des-Cascades, cette pyramide construite avec des ancres de bateau repêchées des eaux.

 

 

 

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On a aussi dévoilé une maquette merveilleusement bien construite du projet récréo-touristique ¨Port Soulanges » qu’on projette de réaliser à Coteau-du-Lac.

 
Les photos de cette page proviennent de la Société de développement du Canal de Soulanges.